Bonjour, Zinawane,
je ne peux te dire à quel point une nouvelle fois ta lecture me touche, et touche juste.
Si je voulais citer chaque passage de ton message qui tombe pile, comme si tu avais assisté à notre conversation, et surtout comme si tu me connaissais depuis 25 ans, alors il faudrait que je cite chaque phrase ou presque. J'ai l'impression d'avoir été radiographiée !
donc peut être es tu dans une attitude d'ouverture, de découverte, ou tout simplement douce dans ton approche
Oui, je crois que je suis profondément douce envers l'autre, et que les gens autoritaires s'y engouffrent, ou essaient de le faire en pensant qu'il y a un boulevard pour leur ego (c'est bien de ça qu'on parle au bout du compte).
Je pense toujours que l'autre est ouvert aussi, c'est comme ça que j'ouvre grand les bras et me fais transpercer par une lame bien aiguisée ! pas la première fois que ça m'arrive, bien entendu.
Donc oui, la conversation a eu lieu. Comme je ne sais pas faire semblant, je l'ai abordée tout de suite en lui disant que j'avais des choses à lui dire. En m'exprimant, je me suis efforcée de dire "j'ai été blessée par ce que vous m'avez dit parce que ..." et j'ai bien insisté là-dessus, en m'efforçant de ne pas émettre de jugement mais en même temps de dire ce que j'avais à dire, et il y en avait (j'en avais gros sur le cœur, comme on dit. Difficile de dire ce qui s'était passé sans dévoiler sa profession, et cela je ne le veux pas, mais franchement ce ne sont pas des choses à dire, sauf si on veut culpabiliser l'autre et le rendre redevable.)
Je lui ai encore exposé mon point de vue sur la séance qui avait précédé, et sur ce qu'elle n'avait pas fait alors qu'elle aurait dû (selon sa propre méthode) le faire.
Sur ce, elle m'a attaquée comme un chat sauvage en me disant que je n'admettais pas ses "conclusions" à mon sujet parce que j'étais indisciplinée, bavarde et plein d'autres choses très gentilles encore
je passe sur la suite, sans grand intérêt. Nous avons convenu (bon, sûr que c'est peut-être pas le bon mot, elle m'a jetée violemment et je n'ai pas dit que je voulais la serrer dans mes bras, en gros ...) que je devais aller voir ailleurs si elle n'y étais (surtout) pas. Et, ma foi, c'est ce que j'ai fait!
Le soir même elle m'envoyait un mail interminable, où elle se montrait dans un état que je qualifierais de "relativement à côté de ses pompes", où j'étais de nouveau traitée d'irresponsable, indisciplinée, bavarde etc, cela sur la base d'une image qui avait trait à notre travail la semaine précédente, pour laquelle j'estimais son analyse totalement à côté de la plaque, parce qu'il s'agissait d'une image issue d'un domaine que je connais très bien, et qu'elle ne connaît pas, mais où elle prétendait savoir mieux que moi comment les choses s'y passent et doivent s'y passer.
Dans sa bouche, d'un bout à l'autre rien que du jugement : "vous êtes ceci et cela, et (en gros) vous avez besoin d'être dressée" (non,pas dit littéralement, mais franchement pas loin). Il y a des adeptes de "50 nuances de Gray qui s'ignorent", manifestement...
Évidemment je lui ai répondu ce que je pensais de tout ça. Je lui envoie son argent et même celui pour la consultation que je n'ai pas prise sauf les 10 premières minutes, pour qu'elle ne puisse en aucun cas prétendre que je lui suis redevable de quoi que ce soit.
Je me sens libérée de ce regard totalement négatif sur moi (récent : je ne la connais que depuis 2 mois, heureusement) que je ne soupçonnais pas pouvoir être aussi noir (
si ta nature est ainsi souple, et attentionnée de ne pas heurter l'autre, il faut observer que par contre toi tu te retrouves dans la situation de te sentir malmenée et incomprise
... Voui, mais grâce à tes lectures, et à la justesse de regard que j'y avais découvert et sur laquelle je me suis appuyée, je ne me suis pas laissée faire et me suis placée en face, et c'était juste et c'était bien et bon pour moi, c'est évident.
Je suis effarée de la violence qui est sortie de cette personne apparemment affable et "bien élevée", cultivée, parlant le latin couramment (m'a mis une citation en bien gros à la fin de sa bafouille, j'espère que ce n'est pas une malédiction rituelle ou quelque chose comme ça

, m'attends à tout), propre sur elle et tutti quanti, habitant une belle banlieue super bourgeoise où je suppose qu'on se retient toute sa vie de hurler en toutes circonstances, et que ça ne fait pas que des gens équilibrés.
Ce qui m'a le plus sidérée, c'est le manque total d'humour, de tendresse, de bonté. Je ne peux tout simplement pas me comprendre avec des gens comme ça (et ça te site Dieu toutes les 4 phrases, et la Divinité qui est en Toi ... et qu'elle va aller chercher à l'intérieur de toi avec les dents, Gnap !)
Cela me fait penser à la Religieuse de Diderot, et à ce qu'en a fait Rivette au cinéma : l'histoire de cette fille qu'on fait entrer au couvent par force et qui y est confrontée à la violence psychologique, et d'une certaine manière au sadisme, de ses "sœurs supérieures".
J'aurais tellement voulu que cela se passe autrement, mais l'aboutissement me fait comprendre que cette "relation" était sans objet, et potentiellement toxique.
Zinawane, la manière dont tu m'as répondu sur ces tirages a été d'une telle aide que je ne sais comment t'en remercier. Je me suis sentie effectivement dans ma justesse (dans ma Justice ? ), et quand tu m'as dit :
mais plutôt de poser des limites, tes limites,
, tu ne peux imaginer à quel point tu étais dans le vrai, et à quel point tu trouvais les mots exacts qu'il fallait me dire pour que je puisse ... être moi.
Un très grand merci une nouvelle fois, avec admiration et gratitude totale.