Bonjour Louloutschka,
La peur de l'abandon n'est pas une mince affaire. Et je trouve dommage qu'on puisse l'annoncer de cette manière sans toutefois l'expliquer.
La peur de l'abandon commence dès l' enfance, à l'école avec l'apprentissage paradoxalement, de la sociabilisation. On abandonne le confort d'être avec sa "nounou" ou sa maman, mais pour être avec les autres, au même niveau que les autres. Mais on apprend.
Ensuite on abandonne l'enfant, puis l'ado (plus ou moins bien) pour devenir adulte. Et on apprend.
On abandonne le jeune adulte pour devenir parent, puis l'abandon passe par le deuil et / ou la rupture forcément. On est ensuite abandonné par sa capacité à séduire, puis sa vitalité, puis sa santé. Et on apprend encore.
L''abandon fait partie de notre vie.
Bien sùr ton médecin ne parlait pas de ces abandons là.
D'après ce que tu décris avec ton premier tirage, on voit bien que tu fais tout pour plaire, tout pour ne pas empièter sur la vie de l'homme que tu aimes.
Tu as sù le décrypter lui. Le rythme de croisière dont tu parles ressemble plutôt à SON rythme de croisière. Vous travaillez sur SON projet, et tu passes après SES états d'âmes, SES humeurs. Plus que ça encore, tu t'en veux, tu te remets en question à cause d'elles.
Ses humeurs définissent tes attentes, pire ta place vis à vis de lui.
Je ne doute pas que tu l'aimes.
Tu vis pour lui, à travers lui. S'il est heureux, tout va bien pour toi. S''il ne va pas bien, s'il a un mot plus haut que l'autre, tu te remets en question...
Tu crois que lui va se remettre en question parce qu'il a sur-réagi ? qu'il va angoisser ?
J'ai la nette impression que tu fais tout pour être à l'image de ce qu'il attend de toi.
Etre proche de l'Autre : oui.
Etre attentive à ses attentes à ses désirs : oui.
Le consoler, l'aider, le soutenir, le conforter : oui.
Subir ses caprices : non.
Je crois que tu fais les choses au mieux... Que tu t'adaptes au plus prês des désirs de l'Autre, que c'est ta manière d'aimer. Mais je crois que tu le fais trop. Si bien que tu ne sais plus comment bien faire, puisque ça ne vient plus vraiment de toi, mais de l'autre. D'où la peur d'abandon donnée par ton médecin.
D'où ta question :
Tient-il à moi?
Là où toi tu dis : j'aime profondément et sincèrement, tu demandes juste : attachement ?
Tu offres énormément, entièrement, totalement pour un retour... disons, minime qui pourrait te convenir malgré tout ? Ce que tu attends de lui c'est "l'attachement" ? Ce n'est pas l'amour ? Ce n'est pas l'amour fou ? La Passion liée à la raison ? Le "Je ferai tout pour toi par amour ?"... Toi tu sais bien que tu le ferais non ?
Tu vas même aller chercher au delà de toi, les raisons de ton mal-être.
Et si tu te retrouvais toi ? Si tu t'aimais un peu plus ?
Et si tu faisais un peu plus confiance à ta propre colonne vertébrale pour tenir debout ? (et ne plus avoir mal au dos)
Je crois sincèrement que tu es "aimable". Que tu as des qualités magnifiques et sensationnelles qui méritent d'être appréciées pour ce qu'elles sont,
et non pas pour ce qu'elles apportent. Je te vois intelligente, critique, énergique, mais fragilisée peut-être par une vie commune et un divorce difficiles.
Apprends à ne pas "abandonner" tes rêves, tes attentes, tes désirs. Construis-toi, Re-construis-toi. Apprends, et ça on peut le faire toute sa vie, à savoir qui tu es, ce que tu veux réellement et surtout ce que tu ne veux pas. Apprends à connaître tes qualités, à les remarquer, les mettre en exergue, à connaître tes défauts, leur limites... et faire... avec.
C'est ensuite avec cette assurance lucide et ojective, que l'angoisse disparaitra ; ça t'évitera ce genre de dérive : pour lui plaire, faut-il que j'aime son projet ou pas ?
que je ne me sentais pas liée plus que cela à ce projet (mais pê est-ce cela qu'il cherche).
