hola ma belle,
merci pour tes pistes

voici les réponses...
heu je vais peut être y aller un peu fort, mais à te lire j'en ressens un acte de "trahison"
oui c'est de la trahison du lien mère-enfant et d'un des rôles les plus archaïques des parents : la protection. non tu n'y vas pas trop fort. j'ai déjà moi-même posé ce mot-là sur ce comportement de ma mère.
elle te vois être agressé et là tout à coup elle te lâche en silence
ben elle se faisait agresser aussi hein y'avait pas d'inégalité de ce côté-là :/
enfin sauf que c'était elle qui avait choisi cette situation, moi non. ce qui change pas mal la donne. -> je subissais son choix, elle aussi certes mais c'était le sien donc elle avait le pouvoir de changer la situation, moi pas.
je suis en train de comprendre un truc en t'écrivant ça.
dans ma tete se fait un lien avec le fait que quelque part, j'aurais aimé ou espéré ou pensé juste qu'elle surpasse ses peurs, doutes et bidule chouette, pour être vraimen tune mère à ce moment-là. un peu comme l'image de la mère qui par instinct maternel va dépasser des limites qu'elle aurait jamais dépassé en d'autres circonstances.
c'est un peu caricatural et un peu super héros, mais peu importe, cela m'éclaire sur quelque chose, c'est que ce sentiment de ne pas pouvoir compte sur ma mère en situation extrême et difficile a fait que dans mes relations, la confiance profonde ne s'instaure véritablement que lorsque j'ai vu, ou interagi avec, les gens en contexte difficile ou extrême.
un peu comme si pour moi (et en fait c'est vraiment ce qu eje pense) où on voyait la vraie nature des gens que quand ils sont confrontés à un obstacle ou un problème majeur, ou une situation qui les met en insécurité ou les sort de leur confort habituel. et là, on sait si en face on a quelqu'un de fiable ou pas.
tu sais un peu comme dans tous ces films catastrophe où on voit apparaitre au moment critique les vraies personnalités, ceux qui avaient l'air d'être des gens super bien et moraux qui en fait sont prêts à tuer leur voisin ou à renier leurs enfants parce qu'ils ont trop peur ; et ceux qui sont capables de maîtriser leurs émotions et de continuer à agir d'une manière plus élevée sans devenir des animaux ou agir de manière chaotique et égocentrique.
ben c'est exactement ça, pour moi, au niveau d'un certain degré de confiance.
et c'est bien la première fois que je comprends le lien qui existe entre ça et la relation avec ma mère.
parce que oui ma mère aurait dû dépasser certaines limites pour me protéger de mon beaup.
elle ne l'a pas fait.
il y a une notion de valeurs qui est assez abîmée en fait dans mon rapport à ma mère, j'ai la sensation qu'elle n'en a pas en fait. c'est à dire qu'elle n'est pas capable de se "surpasser" à certains moments, de faire un effort et de se remettre en question pour agir de manière juste, qu'elle se place toujours elle d'abord, dans son confort et ses peurs, et ses résistances.
cela m'a fait perdre toute estime pour elle, depuis pas mal d'années déjà.
mais c'est la première fois que je réalise à quel point...
j'ai vu ma mère affronter et dépasser certaines limites, mais les siennes pour elle, (des limites sportives par exemple ou autre du même genre), je l'ai vu accepter de faire un effort pour elle.
mais je ne l'ai jamais vue faire un effort dans des valeurs de communication, de lien à l'autre, je ne l'ai jamais vu faire preuve d'abnégation (et je ne parle pas de sacrifice dans un sens aliénant, parce que ça par contre elle l'a fait mais ça n'apporte rien du tout si ce n'est de la rancoeur de son côté), bref, je vois ma mère comme quelqu'un de très ordinaire, qui quand elle rencontre une limite ou un effort à faire qui n'est pas juste pour son estime et son image d'elle-même, ne fait rien et se retranche, en préservant son confort.
en un mot, ça s'appelle : la bourgeoisie, légèrement aventurière pour grimper sur des sommets, mais pas de trop, et surtout pas dans l'ouverture aux autres et le fait de prendre soin des autres.
j'ai peu d'estime pour ce mode de fonctionnement, vraiment très peu. ça peut passer pour du mépris ou de l'orgueil, tant pis, c'est comme ça en tout cas.
après c'est certainement lié aussi au fait que ce mode de fonctionnement m'a blessée en profondeur, et mise en prison des années. dans une cage où je me sentais étouffer.
comme dan sle salon de mes grand parents où pas un meuble ni un tableau n'a changé de place depuis 40 ans.
y'a pas d'air dans cette vie-là, ça respire pas, ça évolue pas, et ça n'évolue pas parce que la sécurité, la protection et la méfiance sont placées en avant d'autres notions qui nécessiteraient de prendre des risques, en rapport avec le monde et les autres.
bref, c'est les résidences américaines ultrasécurisées.
urk. je déteste tout cet univers cadenassé.
puis si je pousse le bouchon plus loin, il y a bien sur une forme de jalousie ou de sentiment d'injustice -> "tu m'as laissée me faire hurler dessus sans lever ton cul parce que tu avais peur et aujourd'hui tu joues la pionnière qui vas grimper des montagnes ? tu te fous de ma gueule ou quoi ? et l'énergie que tu mets à grimper les montagnes tu aurais pas pu un tout petit peu en utiliser pour réparer tes conneries d'il y a vingt ans ? "
bon enfin ..... lol bref.
c'te gros paquet qui vient de sortir d'un coup... :/ désolée pour la tartine lol ce sont des émotions brutes, j'ai pas fait de tri, et tout ça n'est pas à prendre au pied de la lettre.
ca sort c'est tout.
et de l'autre, face à l'homme, tu es mise sur la touche,on se tait,
oui ben il y a aussi ce truc d'avoir eu le sentiment que mon beaup avait pris la première place, dans un rapport pas juste, parce que : qu'il ait eu une place importante, c'était normal.
mais ce qui n'était pas normal c'est que ça m'a évincée dans mes besoins vitaux d'enfant, alors que si ma mère avait été juste, elle aurait pu gérer d'une part son couple, d'autre part sa relation avec moi, et pas laisser l'un prendre le pas sur l'autre.
enfin bon, ça, c'est un truc que j'ai déjà pas mal bossé, et y'a plus tellement de colère liée à ça.
je le constate c'est tout.
ce qui reste le plus sensible c'est ce que j'ai écrit plus haut : la notion de dépasser ses limites, et de faire un effort, pas toujours pour sa gueule à soi, mais aussi desfois pour d'autres, et notamment pour ses enfants.
le silence est dramatique dans ces cas là
je trouve que c'est une maltraitance insidieuse, et une complicité d'agression
on peut imaginer que tu as pu te sentir carrément troublée, perturbée par le fait qu'elle puisse se dérober sous tes yeux à sa propre présence
et comme tu le dis à sa responsabilité
qui ne dit mot consent, c'est ce qu'on dit.
son silence a cautionné la violence de mon beaup, et aussi cautionné tout ce qu'il a pu dire sur moi, ses injures et aussi sa manière de me définir égoïste, odieuse, enfant gâtée et j'en passe.
bon en plus ma mère a pas seulement été silencieuse, à certains moments elle a carrément pris son parti, quelques années plus tard.
donc je me suis retrouvée face à un duo de gens qui étaient censés m'aimer etc, mais qui me définissaient comme quelqu'un de mauvais, pas aimable et j'en passe. ça fait "quelques" dégâts.
ceci étant ça aussi est déjà pas mal travaillé, parce que j'ia fait déjà un paquet de tri dans les jugements débiles de mon beaup cautionnés par ma mère.
est ce que ta mère est une femme plutôt soumise ?
est ce que elle est plutôt du genre dépendante affective
arrh qu'est ce que ça veut dire ? ben le genre de personne qui base tout son équilibre sur l'énergie de l'autre
donc peut être une raison du divorce
raison du divorce je ne sais pas, je veux pas trop m'aventurer sur le terrain des raisons du divorce parce que c'est des sables mouvants et je ne peux pas avoir de certitudes, qui plus est ça me concerne pas directement.
après, comment est ma mère, soumise je ne sais pas, elle en a l'air mais je ne crois pas que ce soit ça la soumission. ma Gm est soumise, et ça n'est pas pareil, dans les attitudes.
ma mère serait plutôt influençable en fait.
dépendante affective je ne sais pas, je n'en ai pas de preuves concrètes et ça me semble pas juste de définir ça sur elle, d'autant que je pense la dépendance affective existe à plein de niveaux chez la plupart des gens qui ont des manques pas guéris, c'est à dire chez la plupart d'entre nous en fait.
par contre l'influençabilité, oui, et ça j'en ai des preuves concrètes.
pis bon y a une sacré problématique autour de l'enfantement, vu les faits
alors savoir comment son être a pu gérer tout ça...
on dirait en tout cas qu'elle n'a pas les moyens, comme d'autre l'auraient, de s'exprimer
la Papesse me fait penser au silence
oui la problématique autour de l'enfantement, on y revient souvent.
il y a un lien je pense avec son incapacité à être une mère dans le sens de dévouement que parfois cela peut demander, en certaines circonstances.
le plus gros truc que ton message a fait sortir c'est cette histoire de dévouement et d'abnégation, c'est très important parce que c'est une racine de toute la manière dont je perçois ma mère, et cela influe sur mon rapport à elle dans le sens du respect et de l'estime.
et ce truc-là a été ausis un voile entre nous pendant des années. parce que même lorsque j'ai pu faire attention à ça, bosser sur moi pour la respecter, l'estimer etc etc, en fait comme je n'avais jamais été à la racine du truc et dans l'acceptation déjà de mon ressenti, qui n'est pas "joli" mais qui est la vérité actuellement, je dégageais malgré moi je pense ce truc de "je te respecte pas et j'ai aucune estime pour toi", et elle le sent, à un degré presque paranoiaque d'ailleurs, parce qu'en plus de ce que moi je peux dégager, ma mère a tendance à réagir au triple quart de tour au moindre truc qui évoque un jugement à son égard (même quand y'en a pas -> et là je parle de sa réaction vis à vis d'autres personnes que moi, qui ne dégageaient pas forcément ce truc malgré eux).
voilà
bisous ma belle
tu viens de me faire fair eun pas de géant.
bon après qu'est-ce que je fais de tout ça, pour l'instant je ne sais pas.
on verra

si ça tévoque d'autres choses, n'hésite pas

omi
"Avoir le coeur aussi grand qu'une église, dans laquelle l'agitation et les pleurs d'un enfant résonnent sans en troubler la paix"