Bonjour Javière,
Je vais essayer de répondre objectivement à votre question. J'étais plutôt quelqu'un d'optimiste ou en tous cas j'étais capable de me réjouir des petites choses positives qui arrivent dans la journée (voir un chevreuil le matin dans la prairie, découvrir les première primevères, la lumière du printemps (ou de l'automne)dans les arbres, me permettaient toujours de dire "la journée sera bonne" même quand tout allait mal). On me perçoit je crois, on me l'a dit récemment, comme quelqu'un de fort !
Après la mort de mon mari j'ai été capable de me projeter dans un avenir dont je ne pouvais rien savoir (mon mari était aussi mon employeur, il a fallu s'occuper de clôturer la société, de partager ses biens avec ses enfants, de faire revivre la maison pour mes enfants qui vivaient encore avec nous ...) et j'ai su le faire.
J'ai retrouvé du travail, j'ai passé mon permis de conduire (à 41 ans) j'ai su me rendre autonome. Et tout ça malgré un énorme chagrin, mon mari était une "belle personne" et il me manque encore ....
Pour mon compagnon, je le connais depuis plus de trente ans. Il est le frère d'amis de jeunesse et a toujours fait plus ou moins partie de mon entourage. Quand nous nous sommes découverts amoureux l'un de l'autre il y dix ans, il était divorcé depuis un an et demi et moi veuve depuis cinq ans. Il est effectivement devenu la fondation de ma vie. Nous avons ensemble construit des projets communs ou chacun apportait "sa pierre". NOus nous sommes soutenus l'un l'autre puisque chacun a eu pendant ces dix ans des moments difficiles. Je crois que nous étions "à égalité" sur ce point.
Mais j'ai découvert avec lui un amour inconditionnel, je lui ai sincèrement fait une confiance aveugle, je n'ai jamais imaginé vivre avec un autre que lui, tous mes projets, tous mes rêves étaient construits autour de lui, avec lui ....
En me quittant il m'a assuré que lui non plus n'avait jamais envisagé un tel dénouement, qu'il m'avait aimée pendant ces dix ans sans "jamais regarder ailleurs" ...
Oui l'abandon m'a fracassée, détruite ...
Je n'arrive pas à voir un avenir sans lui.
Voilà.
Oui je travaille, depuis quinze ans avec des collègues jeunes et gentils, mais avec lesquels je n'ai pas noué d'autres relations que "de travail" (ils pourraient tous être mes enfants). Je vis à la campagne, dans une grande maison où je suis désormais seule. J'ai peu d'amis, notre rythme de vie (absente un week-end sur deux et la plupart des vacances) ne permettait pas d'avoir beaucoup de liens. Certains de mes amis se sont éloignés aussi à cause de notre relation à B. et moi. Certains n'ont pas admis que je "refasse" ma vie après mon veuvage. C'est inévitable ...
J'ai toujours été un peu solitaire et la solitude ne me faisait pas peur avant...
Merci du fond du coeur de vous intéresser à moi. C'est une bouée que vous me tendez ...
Bonne journée à vous Javière, à bientôt sûrement.
Marieh