Hello
Eh bien , en te lisant, je m'aperçois d'une évidence, à savoir que si je l'ai ressenti comme dévalorisant et qu'il m'a blessé, je ne l'ai jamais considéré comme injuste, mais comme juste tout au contraire...Je pensais qu'ils avaient raison, a fortiori mes parents puisqu'ils le disaient..Donc je me suis vue vraiment comme ça et c'est comme telle que je me vois à chaque fois que je me vois pas leur regard.
C'est ahurissant mais je réalise seulement aujourd'hui que je n'ai jamais remis en cause ce regard...S'ils me disaient incapable, maladroite etc, eh bien c'est que je l'étais.
oui c'est le problème inhérent au pouvoir des parents sur un enfant, ils ont raison dans le regard de l'enfant, à moins d'avoir un tempérament bien trempé dès l'enfance (et encore), mais c'est rare, et puis de toute manière l'enfant compte sur ses parents, ils sont ses référents, ses gardiens, ils sont un tas de choses, ils ont une importance et une influence énorme.
Les remettre en cause n'est pas si évident, et on y pense pas toujours spontanément

Ce sont des restes d'enfant en nous qui croient encore ce qu'ont dit les parents, qui leur donnent encore cette place prépondérante dans la manière de nous percevoir, nous juger, nous définir même parfois, etc.
Là je pense que le simple fait de prendre conscience que tu n'as jamais remis en cause ces regards sur toi va déclencher le processus de libération, et de remise en question justement, peut-être faire remonter des souvenirs d'injustice, te faire voir où est-ce que tu as été mal jugée, ou jugée arbitrairement, là où ça ne correspondait pas à la réalité, là où tu n'es pas d'accord, etc etc.
De plus, dans ce que tu racontes, il y a pas seulement le jugement négatif, il y a aussi le fait d'englober toute ta personne dans ce jugement.
Dire à quelqu'un "ce que tu fais là, tu ne le fais pas bien" -> c'est juger un acte.
En déduire de ça "tu es un incapable" -> c'est englober la personne entière. C'est encore plus nocif.
Il faudrait déjà que j'accorde priorité au mien ,je crois pour remettre les autres à leur place et par ordre d'affectivité, puisque oui ,c'est normal que le regard de ceux qu'on aime compte, mais pas au détriment du sien.
Oui, apprendre à te connaître vraiment, pouvoir t'observer tranquillement, et voir selon ton propre regard ce que tu fais "bien" ou pas, ce qui te convient ou pas, dans ta manière de faire les choses, petit à petit détricoter le film qu'on t'a collé dans la tête sur qui tu es.
T'es comme tout le monde, y'a des trucs que tu fais bien, d'autres moins bien, d'autres pas bien du tout

L'important c'est que tu voies la vérité sur toi en fait.
Et ça ouvre la marge d'évolution aussi, parce que ben si y'a un truc qui te satisfait pas tel que tu le fais (que ça soit concret, ou dans une manière d'être ou autre), tu peux ouvrir une voie de changement, mais pour faire évoluer quelque chose, faut déjà le voir comme il est.
Et puis aussi te rendre compte de ce que tu considères comme bien chez toi, et donc reconnaître ce qui est dans le positif aussi.
Et peu à peu rétablir la justice en toi, dans ton regard sur toi. Et donc pouvoir t'apaiser.
T'aimer comme tu es, avec tes qualités et tes défauts, tes points forts et tes points faibles.
En fait je n'ai jamais posé mon propre regard sur moi.
Alors il est temps

Et dans la douceur, la bienveillance et la neutralité de l'observation, l'écoute, pouvoir te voir tranquillement et sereinement dans le miroir (intérieur comme extérieur).
Bisous
Sophie
"Avoir le coeur aussi grand qu'une église, dans laquelle l'agitation et les pleurs d'un enfant résonnent sans en troubler la paix"