Depuis que nous nous sommes rencontrés, nous sommes pris d'un feu qui s'embrasse et qui nous brûle.
Elle, elle voudrait que je sois présent sans être là et moi je la voudrais simplement là pour créer "nous".
Alors on se défit, on se distance, on se renoue, on se repars, on se répare, on se revient, on se pleure, on en rit, on recommence et puis plus rien.
Elle nous sépare, elle a peur, peur d'être enfermée, peur d'être à la colle, peur d'être amoureuse, alors elle dit :" Je t'aime beaucoup, mais je ne suis pas amoureuse". Puis: "J'ai besoin de toi" et :" je n'aurai jamais dû te dire ça" .
Et moi j'encaisse, je suis fort, j'attends, je m'apaise, je médite, je regarde en avant, plus avant, je me dis :"on verra demain".
Et je demande de l'aide, de l'aide de l'au delà, de l'aide de l'en dedans, du fond de l'être, de mon intuition, de ma force créatrice, de ma liberté et j'y trouve la réponse que le temps est le temps , que rien ne dépend de lui, qu'il n'existe qu'à travers mes yeux, mon ventre, ma peur, mon impatience, mon histoire, mon enfance, ma blessure, mes blessures, mes deuils, mes séparations.
La mère et le père, là haut dans les cieux. Leur dire, je vous aime comme vous êtes, même si ou plutôt parce que, je suis comme je suis, un peu trop de souffrance mais ma joie retrouvée vous honore. Un peu trop de désordre dans le cœur, et l'amour en fraction, sans famille, ou plutôt mes deux frères, une cousine et si peu de contact, moi pas trop vouloir.
Et puis sans enfant, des histoires plus d'autres histoires ou la même je sais plus, une histoire après l'autre, une histoire sans fin.
Elle, elle voudrait danser le tango moi je lui dis :" oui, on verra." et le lendemain elle veut danser toute seule, et on voit tout les deux qu'elle ne veut plus danser du tout, qu'elle ne sait plus, qu'elle voudrait bien comme elle m'aime bien.
Demain c'est demain et après demain c'est une autre histoire, une histoire sans fin, une histoire qui finit sans finir.
Alors, si je disais stop ? mais je dis rien, alors, c'est elle qui dit stop et puis elle aussi dit :"On verra demain".
Quel drôle d'amour que cet amour là, quel drôle de partage que ces deux êtres là que nous sommes et pourtant nous aimons travailler ensemble, nous aimons nous travailler, nous nous aimons je pense, et pourtant, et pourtant encore, et pourtant encore combien de fois, avant que...
Avant que quoi ?
Conifil.









