da Stéphane » Thu Jun 16, 2016 8:04 am
Bonjour Fontaine,
comme tous les parents responsables vous faites de votre mieux et à n'en pas douter vous êtes sincèrement investie dans leur développement, leur éducation, leur équilibre affectif etc. et c'est tout à votre honneur.
Pardonnez-moi d'être un peu direct à présent et surtout n'y voyez aucune mise en accusation je ne me le permettrais pas mais c'est en regardant nos systèmes sans fard que l'on peut avancer.
Indépendamment des cartes, les phrases "bien entendu je ne compare pas mes deux enfants devant eux. Ils ont chacun leur personnalité avec leur qualité et défauts et je les aime tous les deux. Mon fils aurait il un complexe vis à vis de sa sœur ?" contient toutes vos réponses.
Le simple fait de classifier "qualités/ défauts" (ce qui est certes difficile à éviter avec notre façon de penser) est une mécanique de jugement.
Au sujet de cette classification d'ailleurs, j'aime rappeler que la "mauvaise herbe" est une herbe dont on n'a pas encore identifié la vertu médicinale. Et que tant que l'on ne l'a pas identifiée (reconnue), elle reste à minima un composte à la puissance inimitable.
Car moi ce que je lis c'est : "j'aime mes deux enfants mais je les compare et les juge car le jugement fait malgré moi partie de mon fonctionnement, au résultat j'ai bien l'impression que mon fils a un complexe vis à vis de sa soeur".
Le jugement ça peut simplement être un "Sa soeur vous savez elle, elle fait ses devoirs toute seule". Les phrases indirectes, les silences qui en disent long, les échanges de regards etc sont totalement incontrôlables et sont bien plus puissants que l'expression directe d'une phrase. Il est évident que l'on peut difficilement maîtriser l'art de penser et de communiquer au quotidien sans commettre ce genre d'impairs.
Est-ce vraiment un impair d'ailleurs ? Acquérir sa propre façon de penser indépendamment du jugement des autres est indispensable à notre épanouissement. On grandit par les épreuves, cela fait donc partie du parcours de votre fils que de devoir dépasser cela. D'ailleurs rien ne dit que même si vous n'aviez pas pratiqué ces jugements qu'il ne se serait pas lui-même comparé à sa soeur et aurait obtenu le même effet au plan psychologique par la simple habitude de penser de la société, de l'école etc.
A présent les cartes...
Je crois que votre fils se sent un peu mis au banc (XII) et jugé incapable de correspondre à ce qu'il perçoit comme une demande de perfection (ou de toujours mieux) (VIII).
Un genre de "a quoi bon m'investir puisque de toutes façons je n'arriverai pas à rivaliser - à satisfaire leurs critères".
Je crois qu'il ne sait pas en quoi il peut s'épanouir mais il me semble qu'un jour il ait exprimé un domaine qui lui plairait, et que cela n'a pas été entendu ou que cela a été refusé - peut-être par son père essentiellement. Et d'ailleurs, il est possible que cela soit dans un domaine plus manuel qu'intellectuel. Et ce refus lui aurait plutôt comment dire ?... coupé "l'herbe sous le pied" ?
Avec mes salutations amicales,
Stéphane
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