by Arcaneneuf » Sat Apr 29, 2017 11:42 am
Salut Novella.
Je regrette que tu aies pris ma réflexion inspirée du bouddhisme Zen pour des paroles toutes faites l'autre fois; je ne parlais pas de ta vie mais en général.
J'ai des nouvelles de mon amour impossible et comme t'es la seule personne à laquelle j'en ai parlé jusqu'à présent, la seule à admettre l'existence d'un amour mystique je me permets de te tenir au courant histoire d'avoir ton avis.
Bref récapitulatif de ma situation de cinglé;
Celle que j'aime pour toujours, ma présumée âme jumelle m'ignore depuis deux ans sans m'en avoir jamais donné la raison. En allant chez elle lui dire bonjour deux mois après qu'elle eut rompu tout contact (deux mois de silence; je n'essayais même pas de l'appeler, lui écrivis juste une fois) j'eus affaire à son père-un rustre sans âme auquel je n'avais jamais été présenté- qui m’annonça d'une très rude et méchante façon son refus de sortir me dire bonjour, m'accusa de la harceler tout jubilant et me menaça au cas où j'aurais la mauvaise idée de continuer. Me faire traiter tel un sous chien par ce minable fut un évènement profondément humiliant qui m’enfonça dans un intense désarroi paranoïaque jusqu'à aujourd'hui. Ne pouvant réprimer un immense désir de communiquer avec elle de tout et de rien je pris l'habitude de lui écrire des milliers de messages.
Depuis juin 2015 nous nous croisâmes trois fois; en février et septembre de l'année dernière et hier après-midi où j'osais enfin l'aborder à la fac comme c'était le dernier jour.
Elle essaya de fuir, partit en courant. Je la rattrapais, lui disant que j'en avais marre, plus qu'assez! A quel point c'était pesant pour moi, que j'en fus réduit à l'éviter soigneusement à la fac depuis septembre par peu d'être ignoré. Elle s'arrêta et daigna pour une fois m'écouter sans manifester d'impatience ni appeler son père. On marcha un peu, c'était déprimant de l'entendre me déclarer sur un ton de froide récitation qu'il serait préférable que je l'oublie un peu (d'un côté je passe ma vie à lui écrire elle trouve peut-être ça envahissant surtout que je n'y vais pas de main morte). La plupart des gens m'assura-t-elle, finissent par se faire une raison en étant ainsi ignoré, captent que c'est mort. Je n'y suis vraiment pour rien si tu comprends rien, c'est toi...
Je gardais mon sang-froid, ne me montrant nullement décontenancé par ses horreurs.
Un moment je finis par lui demander si mon adoration lui était égale, elle répondit vaguement à l'affirmative me laissant en outre entendre qu'elle se sentait harcelée par moi depuis deux ans.
Je m'en excusais en précisant très sincèrement que je n'avais aucune intention de la harceler en mon cœur et pour la première fois je lui déclarais que je l'aimais d'un ton on ne peut plus sérieux.
Je ne sentis pas de gêne entre nous mais elle se contenta pour toute réponse d'un "d'accord". Ce n'est pas terrible mais toujours préférable que si elle eut dit pleine d'exaspération "Impossible! j'aime déjà untel. Laisse-moi où j'appelle mon père; Adieu". Là j'aurais pu aller jeter ma carcasse aux crocodiles sans perdre une journée de plus à la hanter.
Après je la sentis légèrement attendrie, presque contente de m'avoir à ses côtés. Elle parla d'un festival de théâtre local à venir où elle sera et me dit à bientôt si on se croisait!
J'essaie de ne pas me faire d'illusions, si ça se trouve elle fut juste un peu impressionnée sur le moment (je suis grand, j'ai parait-il une belle voix, beaucoup de charme) sans rien éprouver de profond.
L'oublier n'étant possible qu'en mettant un terme à mon existence tragique ou en subissant un lavage de cerveau carabiné je ne sais quoi songer.
C'est tout de même la première fois qu'elle me dit non sans gaieté "à la prochaine" depuis deux ans et demi voire davantage! Nous eûmes pour une fois un semblant de conversation où chacun n'était pas juste à défendre son égo comme il y a deux ans.
Pourquoi voudrait-elle me croiser alors qu'elle m'évite comme la peste depuis deux ans et me conseillait vivement de me détacher d'elle dix minutes plus tôt?